Le Rôle des femmes dans les arts décoratifs et le design en France (1850 à nos jours)

Ce colloque ambitionne de livrer un état des recherches sur la question mais également d’apporter un éclaircissement sur un pan méconnu de la création artistique.

Les femmes ont joué un rôle déterminant dans l’histoire des arts décoratifs et du design. Des expositions récentes (Here We Are! Women in Design 1900 – Today au Vitra Museum en 2021 et Parall(elles): une autre histoire du design au Musée des Beaux-arts de Montréal en 2023) ont présenté une approche générale. Mais en France, quel est l’état de la question et comment leur contribution se situe-t-elle dans ce contexte global ? Le rôle des femmes dans le design et les arts décoratifs en France est significatif mais il est surtout connu au travers d’individualités brillantes, en particulier dans la mode (Elsa Schiaparelli, Coco Chanel, Jeanne Lanvin...) et le textile (Hélène Henry, Sonia Delaunay...), et dans une moindre mesure dans la décoration intérieure et le mobilier (Eileen Gray, Charlotte Perriand). Par-delà les signatures et les trajectoires personnelles, il reste difficile de connaître la part qu’elles ont occupée dans la création au 20e siècle et les mécanismes qui leur ont permis d’affirmer leurs apports et de développer leur carrière. Si la représentation des femmes dans la création vestimentaire est importante et paraît moindre dans l’ameublement, ces différences tiennent-elles à des taux de féminisation existants qui seraient différents selon ces métiers ? Ainsi, il y aurait peu de décoratrices au 19e siècle, ce qui expliquerait que la profession soit moins féminisée au siècle suivant alors que la couture emploie traditionnellement davantage de femmes. Il s’agirait alors simplement d’une forme de reproduction sociale. Cependant, à y regarder de plus près, on constate par exemple que les ateliers de décoration des grands magasins en France durant l’entre-deux-guerres emploient un grand nombre de femmes, tout comme historiquement l’atelier de peinture de la manufacture de Sèvres. Il y a donc d’autres explications, qui tiennent peut-être à d’autres paramètres de sociologie historique voire à l’évolution des formations, et qui restent à éclaircir. Ce colloque ambitionne de livrer un état des recherches sur la question mais également d’apporter un éclaircissement sur un pan méconnu de la création artistique. Il entend dresser une vue d’ensemble de l’évolution et de la situation des femmes dans les arts décoratifs et le design en France depuis le milieu du 19e siècle afin de compléter les connaissances actuelles concernant un phénomène qui se situe dans l’actualité de la recherche en histoire de l’art et de l’industrie. Il propose pour ce faire de croiser les analyses au niveau international, notamment avec le monde anglo-saxon, afin de mieux évaluer et approfondir la problématique.

Women played an important role in the history of decorative arts and design. Recent exhibitions (Here We Are! Women in Design 1900 – Today at the Vitra Museum in 2021 and Parall(elles): A History of Women in Design at the Montreal Museum of Fine Arts in 2023) displayed an overall approach of the question. But in such countries as France, what is the state of the issues and how is the contribution of women to be placed in this general context? The role of women in design and the decorative arts in France is essential but it is best known through brilliant individuals, particularly in fashion (Elsa Schiaparelli, Coco Chanel, Jeanne Lanvin...) and textiles (Hélène Henry, Sonia Delaunay...), and to a lesser extent in interior decoration and furniture (Eileen Gray, Charlotte Perriand). Beyond their signatures and personal trajectories, it remains difficult to understand the role they played in French design in the 20th century and the mechanisms that allowed them to reaffirm their input and develop their careers. If the representation of women in fashion design is significant and apparently less important in decoration, do such discrepancies reflect accurate levels of feminization which would be different depending on the professions? Thus, because there were few women as decorators in the 19th century would explain why the profession was less feminized in the 20th century while couture traditionally employed more women. It would then simply be a form of social reproduction. However, if we take a closer look at the question one would observe, for example, that decoration workshops in the department stores in France during the interwar period employed a large number of women, just as historically the painting workshop of the Sevres porcelain manufacture. Other explanations, which are perhaps linked to parameters of historical sociology or even the evolution of design education, still need to be clarified. This conference aims to discuss and to provide a state of research on the question but also to shed light on an aspect of artistic creation. It aims to give an overview of the evolution and role of women in the decorative arts and design in France since the mid-19th century in order to complete a current knowledge related to an ongoing field of research in the history of art and creative industries. In this purpose, we would also propose to cross-analyze the problematic at an international level, particularly in Europe, in order to better address and deepen the issue.
International conference organized by Dr. Delphine Girard, historian of Design and Decorative Arts and Prof. Stéphane Laurent, University of Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Ce colloque ambitionne de livrer un état des recherches sur la question mais également d’apporter un éclaircissement sur un pan méconnu de la création artistique.
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الخميس ٢٠ يونيو, 09:00

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